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Porto Santo
 
-- 30 août au 4 septembre 2011 --
 
Atterrissage et découverte d’un petit bout de terre, improbable miette au milieu de l’Atlantique.
Comme d’habitude, ceux qui n’auraient pas assez de cailloux, de cactus et d’eau bleue trouveront plus dans notre page "Photos".

32 miles navigués
2629 miles parcourus depuis le départ
30 août – 3 septembre : atterrissage à Porto Santo

Porto Santo vue de l’est

Effectivement il y a de la place pour un p’tit Saltimbanque
Après une longue nuit à voir lentement grossir la terre promise, nous entrons dans le port au matin. Soucieuses de respecter les précautions d’usage, nous nous signalons à la VHF – et nous voyons répondre que ben oui y’a de la place et on n’a qu’à prendre la bouée qu’on veut d’ailleurs. Le port est certes moins encombré que sur les photos. On doit être hors saison… le coffre est pris, l’annexe gonflée et les papiers tamponnés par la douane et déposés en caution au bureau de la marina. Tarifs ponton 20 €, bouée 13 € (-30% pour les membres de STW, n’oubliez pas votre carte !). Le mouillage devant la plage est également payant (5,80 € !!) mais si on ne se manifeste pas personne ne réclame rien.
A peine débarquées nous sommes accueillies par Miguel, l’ancien propriétaire du port, qui prépare son bateau pour le Grand Sud et nous demande tout excité la marque de notre bateau. C’est qu’il l’a vu rentrer ce matin et que son voisin de chantier Roberto l’uruguayen aux cheveux de neige et aux milliers de miles dans le Grand Sud a reconnu un petit frère du sien – de bateau. Et nous voici présentées à Roberto qui compare la forme de la coque et les fixations de safrans en Portugnol. Miguel répond en Espagais. Quant à nous, ravies de ces improbables mélanges (enfin une langue qu’on comprend), nous ressentons cette agréable excitation de début de vacances, l’invitation d’un nouveau territoire à découvrir. On va se plaire ici !
Première impression confirmée : la végétation, plutôt rare sur les hauteurs, est luxuriante dans les jardins. Toutes sortes de cactus, palmiers, aloès, bougainvilliers de toutes les couleurs - presque toutes les plantes nous sont inconnues ! D’ailleurs le menu du bord s’adapte : poisson-sabre aux patates douces, gratin de cristophines...
Ce cactus grossit en buisson puis un jour envoie vers le ciel une fleur unique - et meurt.

Saltimbanque au mouillage- depuis l’eau !
Toute la côte sud est une plage : 6km de sable doré, baigné d’une eau turquoise à 22°. Le mouillage y est facile, pas trop rouleur. On voit la pioche gentiment posée par 7m de fond tant l’eau est transparente. On peut débarquer à la marina, ou sur la plage en faisant attention aux vagues. Quand on a trop chaud, plouf depuis le bateau. On touche du doigt ce rêve des îles lointaines qui attire les navigateurs, toujours plus à l’ouest !
L’île est volcanique, des pics de 300 à 500m la couronnent, tantôt de bosquets de pins, tantôt de crêtes de pierres déchiquetées. Chaussures de rando aux pieds on monte, tout droit derrière le port, vers Portela, puis on marche une petite journée autour des sommets (Pico do Castelo, do Facho et Juliana) avant de rentrer par le mini-aéroport. De là-haut la vue est splendide... sans doute... car il pleut, bruine, crachine puis brouillasse. Ile aride vous aviez dit ? Bon au moins on n’a pas trop chaud pour marcher. Le ciel est souvent changeant sur cette île, les nuages défilent vite et apportent leur averse quotidienne – celle qui fait détaler les touristes de la plage, laissant un paysage intact à savourer depuis notre terrasse 0:o)
Pas égoïstes, nous partageons volontiers ces instants avec nos p’tits copains d’escale. Aumadatroi, quitté à Lisbonne, nous a précédés de quelques heures au ponton. Quelques apéros plus tard, il repart vers la grande île, croisant Ster-Vraz qui viennent d’arriver après une épique traversée au près. Autre décor (mouillage), même rituel (apéro). Nous faisons également connaissance d’Eric et Sandrine, à bord de Traou Mad. Histoires de marins et de voyages autour d’un verre. Un 4è bateau breton vient achever d’encercler le voilier anglais qui se trouvait là avant tout le monde et qui finalement s’incline devant le nombre et lève l’ancre.
Champagne pour fêter notre traversée depuis Lisbonne, avec l’équipage d’Aumadatroi

Traou Mad, Saltimbanque et l’anglais – manœuvre d’encerclement observée depuis Ster-Vraz
Saltimbanque l’imite le lendemain, pour mieux aller la planter un peu plus loin à l’ouest de la plage, au pied d’une autre balade qui nous tente. Vues imprenables sur les pans volcaniques de la côte nord. Dans le lointain, une forme massive a la tête dans les nuages. C’est la grande sœur, l’île de Madère elle-même. Attirées par ce nouvel inconnu, nous quittons Porto Santo le lendemain, presque nostalgiques déjà de ce petit morceau de terre si accueillant.

La côte nord
4 septembre : Porto Santo – Madère (Quinta do Lorde marina) (30 miles)
Départ de la plage dans la fraîcheur du matin, pour une petite journée qui est annoncée plutôt sympathique avec du vent portant 3 à 4. A peine la pointe de l’île doublée : « Mais mais quel est ce gros nuage ? Euh, c’est humide en dessous en plus... où as-tu rangé les cirés ? Ah zut, ils sont sous les shorts...»

Au revoir Porto Santo
Comme un fait exprès, au menu de notre seule navigation prévue dans l’archipel de Madère, la météo a décidé de nous servir un petit échantillon de tout ce qu’elle sait mitonner de meilleur : portant forcissant, rafales sous grains, puis grains sans rafales, un peu de quasi-largue (juste assez pour faire sortir le spi asy hors de sa housse), avant de refuser et de finir par quelques belles rafales de près avec effets de pointe bien relevés.

L’appétit aiguisé par ces péripéties, nous espérions que nos lignes mises à l’eau de bon matin (l’une assez courte et l’autre assez longue, toutes deux parées de leur plus appétissant leurre-calamar) sachent mettre l’eau (et l’hameçon) et la bouche d’une bonite ou d’un petit thon. Crrrrr crrrrrrrrrrrrrrr fait le moulinet : bon signe ! « Ça tire » fait Laure : bon signe derechef ! Mais ... flapflapflap plouf fait le pétrel. Miam miam. Et ainsi, sans même un cri de remerciement, notre déjeuner tout frais disparaît dans le bec d’un de ces si jolis oiseaux au long cours, qui planent au ras de l’eau en effleurant à peine les vagues d’un bout d’aile. Et qu’on aurait bien fait en civet, ce jour-là. Bon, ce sera thon en boîte. Moins de risque de détournement.
Tout cela nous mène à la fin d’un après-midi pluvieux à la pointe sud-est de Madère. Superbe chaos de roches volcaniques qui se précipitent dans l’eau, en arches et drapés de toutes les couleurs. Au pied d’une de ces falaises comme coupée au couteau, la marina de Quinta do Lorde. Dans notre guide Imray, les photos datées de 2005 ne montrent que quelques pontons à moitié vides. Maintenant, c’est toute une petite bourgade qui s’élève au bout du monde, façades en carton-pâte qui nous évoquent un Disneyland pas encore terminé. Le pseudo-phare arbore en girouette le logo de la marina « Quinta do Lorde – Resort Marina – 5 étoiles ». Joanna la capitaine de port (la minute féministe : youpi !) et son équipe sont adorables et offrent tous les services qu’ils peuvent pour faire oublier l’isolement et les tarifs à la hauteur des ambitions futures... 26 € pour moins de 10m (-20% pour les membres de STW). Gloups. On y restera un peu, le temps de prendre nos repères sur cette grande île-montagne… mais c’est une autre histoire !
Quinta do Lorde : ici il y a 5 ans il n’y avait rien
 
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Vos messages:

la mamou - 13/09/2011 20:10:42
si vous passez par gran canaria , puerto de mogan , c'est vraiment trop adorablement joli !! ;-))

Kariine - 11/09/2011 22:12:39
On sent bien la pression, làààààààà !
On viendrait bien vous rejoindre si on pouvait, avant que vous ne soyez devenues trop fortes au lever de coude ;o)

SuDad - 10/09/2011 19:11:27
Avant d'aller chercher un p'tit rab' de câââilloux (Cabrel doit vous envier), de cactus et d'eau bleue à la rubrique photos, il nous faut vous féliciter pour cette ration-là déjà. Excellent reportage. Mais à multiplier les tentations ainsi, on ne saurait plus quelle destination choisir. Le mieux c'est de continuer à en rêver. Avec vous.

Sylvain - 09/09/2011 22:16:37
Ouaaaaaaah ma soeur elle est devenue black ! :D
Sympa les photos et j'aime bcp celles avec la peluche Shaddock.
Amusez vous bien.
Bisous de Vancouver

 
 
 
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