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Sénégal
 
-- 30 octobre au 10 novembre 2011 --
 
De la trépidante Dakar au calme des marigots du Sine-Saloum, notre escale au Sénégal nous propose des ambiances très différentes mais toujours africaines.
Plus de photos caniculaires dans notre page "Photos".

201 miles navigués
4272 miles parcourus depuis le départ
Nos escales : Dakar, CVD (mouillage), Ile de Gorée (mouillage); dans le Saloum: Guirnda (mouillage), Marigot de Gokhor (mouillage)
 
30 octobre au 04 Novembre : Dakar et sa région (8 M)
Nous avons choisi le Cercle de Voile de Dakar (CVD) comme lieu de villégiature dans la capitale Sénégalaise. Nous mouillons dans la baie de Hann, sur fond de 3 mètres de très bonne tenue. L’accès au mouillage est relativement facile, il faut prendre garde à une épave dont les mâts émergent, qui se trouve sur l’axe entre le bout de la digue et le CVD : impérativement se placer à droite (à l’est) de cette ligne en entrant.
Après quelques heures de sommeil réparatrices, nous hélons le passeur pour nous conduire à terre, nous gonflerons l’annexe plus tard. Moussa nous salue, et très vite nous dit reconnaitre Saltimbanque, venu en 2004 – 2005 avec Jérôme et Céline ! Nous débarquons dans le CVD proprement dit, un « yacht club » très bien tenu et sécurisé où l’on trouve un bar, une cuisine, des sanitaires, un bon accès wifi mais aussi un atelier de mécanique, une voilerie, un petit accastilleur, une lingère et une foule de gens qui sont prêt à aider, dire bonjour, vendre des arachides etc. Fala l’épicier d’en face peut changer des euros, on achète des fruits et légumes juste à l’entrée du CVD, des taxis attendent jour et nuit au coin de la rue, bref les choses sont simples !
Vue sur le mouillage de la plage de Hann depuis l’enceinte du CVD (où est Saltimbanque ??). On laisse les annexes au bout du ponton
Le tarif est raisonnable (22500 CFAs soit environ 33 euros pour une semaine pour un bateau et 2 personnes), et ce petit havre de paix nous permet de descendre à terre en toute sécurité et dans une certaine quiétude, ce qui n’est pas toujours le cas en Afrique...

Cette escale sera encore une fois partagée entre visites et bricolage, décidément l’entretien nous prend de plus en plus de temps !!


Le bricolage :

Les travaux de l’escale sont séparés entre les améliorations que nous souhaitions réaliser depuis longtemps, les réparations des ennuis survenus pendant la traversée, et celles des ennuis survenus même au mouillage, c’est fou !!!!

Facile d’accès n’est-ce-pas ? Tout ça par 35 degrés mesurés dans la cabine...
Le plus gros point était bien sûr notre problème de couleur-séparateur de batteries. Nous ne trouvons pas la pièce défectueuse sur place et après quelques essais de branchement il apparait plus simple de fonctionner à la pince croco encore un certain temps.
Ensuite au programme nous avions un peu de maintenance sur Bob : nettoyage, décaler la drosse de 20 cm afin de ne plus l’user au même endroit sur les poulies, et réparer la fixation sur la barre qui avait cassé en mer.
Bien-sûr nous n’oublions pas Nestor : nettoyage, vidange, étanchéité d’une petite fuite d’huile, et installation d’un ventilateur pour le rafraichir par ces grosses chaleurs. Malgré tout l’huile est très liquide sans doute à cause de la température, nous allons essayer de changer l’huile pour une plus visqueuse.

Laure prend l’option « à l’ombre du bimini » pour s’occuper des drosses de Bob

Et voilà le résultat, housse d’annexe maison pour 3750 CFA (environ 6 euros)
Voilà pour les réparations du voyage. Nous avions ensuite prévu d’aller voir le maitre voilier du CVD pour quelques travaux sur le génois et une housse pour protéger notre annexe des UVs. Diego réalise un travail de grande qualité, mais ses tarifs aussi sont de grande qualité,., gloups.... 150 euros pour notre génois, passe encore nous en avons bien besoin, mais 150 euros pour la housse d’annexe c’est trop, nous la ferons nous-même !
A partir d’un bout de toile cirée déniché non sans peine en ville nous réalisons une housse sur mesure avec très peu de coutures : juste 2, ainsi que les 11 œillets en sangle nécessaires pour la fixer sur l’annexe. Quelques points par-ci par-là pour s’adapter à la courbure des boudins, des jolis trous pour laisser sortir les poignées et le tour est joué en 3 heures de boulot. Et en plus tout cela aux couleurs de Saltimbanque !
Tout cela aurait été bien suffisant, mais un bateau s’abîme aussi au mouillage. Le premier jour c’est le « bimini » (le taud de soleil qui nous fait de l’ombre dans le cockpit) qui se déchire dans une rafale, et qu’il nous faut recoudre. Puis la moustiquaire-tente qu’il faut adapter pour qu’elle se fixe au hublot, on coud un sandow tout autour pour ce faire. Rajoutez 2 pantalons qui se déchirent dans un mouvement de nos jambes collantes de sueur et le drapeau du Cap Vert qu’il nous faut confectionner, et vous verrez qu’on a passé notre escale à coudre !!! Pour se changer les idées c’est le moteur hors-bord de l’annexe qui subitement n’a plus de puissance... Il faut dire que faire tenir le pivot du système d’accélérateur avec une clavette en métal qui rouille, c’est une très mauvaise idée !!! Du coup on remplace le dit pivot avec un boulon en INOX scié à la bonne taille et un écrou en INOX collé à la Loctite, ça marche très bien et on espère que ça ne rouillera pas cette fois.
Notre moustiquaire « double effet », isole à la fois le lit dans la moustiquaire et la cabine grâce au sandow d’étanchéité

Saltimbanque au mouillage du CVD. Saurez-vous identifier la modification survenue pendant l’escale ?
En ajoutant à cela les pleins d’eau (au bidon de 25 L au robinet du CVD puis transport en annexe), de bouffe, de gasoil, la lessive et que tout prend plus de temps ici, finalement nous passons les 2/3 de notre escale à s’occuper du bateau, ce qui ne nous a laissé que peu de temps pour découvrir le pays.
 
Les visites :

Le CVD se situe un peu à l’écart de la ville même, dans un quartier qui nous semble relativement résidentiel (Bel Air). Cela ne veut pas dire que l’endroit est désert, loin de là : les faubourgs comme les plages grouillent de vie, il y a des gens partout, à l’ombre des pirogues ou des cahutes sur le bord des rues. Cela veut juste dire qu’il faut un taxi (2000 CFA) ou un bus (100 à 150 CFA) pour se rendre « au centre ». Mais avant de s’aventurer aussi loin, nous osons d’abord quelques excursions dans les environs immédiats du CVD. Notre première sortie nous mène vers le marché à poisson, sur la plage à l’est du mouillage. Les pirogues y débarquent leur pêche, vendue immédiatement dans de grands paniers ou conditionnées pour être transportée dans les camions remplis de la glace produite dans les entrepôts adjacents. C’est tout un pôle économique qui s’est développé, où les ménagères viennent faire leurs courses parmi les mareyeurs grossistes, et les vendeurs à la sauvette (tout est prétexte à un petit travail ici, même vendre quelques centimes des sacs plastique pour transporter le poisson tout frais qu’on vient d’acheter). Dans la ruelle poussiéreuse qui mène à la grande route, quelques maigres étalages de fruits et légumes complètent le « marché ». Pas de quoi remplir le frigo (vide après une semaine en mer), mais pour ce qui est du poisson, on ne peut pas faire plus frais !
Le marché au poisson de Hann : « comment ça il est pas frais mon poisson ?!! »

Immigrantes avec papiers
Ainsi rassasiées, nous attendons le lundi matin pour aller, à la première heure, effectuer nos formalités d’entrée dans le pays. Vêtues d’une chemisette et d’un pantalon propres pour l’occasion, nous négocions avec un taxi à l’entrée du CVD pour qu’il nous amène à la Police et à la Douane et nous ramène (attente comprise, 5000 CFA). La Police Maritime valide notre entrée, garde les photocopies de nos passeports et des papiers du bateau (toujours avoir des photocopies des papiers, c’est mieux à laisser en otage!), et tamponne nos passeports. Très poli et efficace, pas un mot de travers ni l’ombre d’une demande d’argent, on est sorties en 15 min. A la Douane l’ambiance est plus décontractée, mais l’agent nous remet tout de même le « Passavant » (Permis de séjourner 1 mois avec le bateau, à prolonger au besoin) contre la taxe officielle de 5000 CFA sans réclamer quoique ce soit non plus. Retour au bateau avant la fin de la matinée... et heureusement ! Car l’après-midi même, une vedette des douanes nous accoste pour contrôler notre Passavant ! Eh bien, nous sommes contentes d’être en règle. Mais nous n’en sommes pas quittes à si bon compte : en début de nuit, alors que nous préparions le dîner, une autre vedette nous accoste un peu brutalement, demandant à monter à bord. Il s’agit d’une autre brigade des douanes cette fois, dont les deux officiels restent plus d’une heure dans le carré, posent des questions, notent les données du bateau et de l’équipage, et commencent même à fouiller certains équipets et la cabine avant ! Encore une fois pas de demande d’argent, même si les allusions à notre richesse (certaine, puisque nous avons un bateau et que nous sommes blanches) sont récurrentes. Soulagées de les voir débarquer... la vedette restera à l’ancre près du CVD pendant plusieurs jours.
Rassasiées, tamponnées, nous pouvons nous lancer à la découverte de la capitale. Notre aventure commence par trouver le bus qui nous y mènera : en sortant du CVD à gauche, la piste rejoint une route goudronnée où passent toutes sortes de bus et minibus. On a demandé lequel prendre pour la place de l’Indépendance, et on n’a pas très bien compris ce qui s’est passé, mais après 15 min entassées à l’arrière d’une vieille camionnette on nous a fait descendre. C’était en face de la Grande Mosquée, soit à deux kms de notre destination annoncée. Bah, ça va aussi, on marchera... petite tournée des lieux indiqués sur notre guide touristique, l’ancienne gare (les rails sont encore là, mais seules les poules courent dessus), le marché malien (occasion d’acheter des fruits de baobab ! Miam !), la place de l’Indépendance, le palais présidentiel, la cathédrale... Il n’y a que peu de monuments dans cette ville assez récente (la capitale était longtemps Saint Louis, plus au Nord). Les rues sont désertes à l’exception des marchés toujours animés en ce jour de Toussaint. On s’aventure aussi loin sur la péninsule sud que notre sentiment de sécurité nous le permet, puis on retourne vers le centre, pour finir au grand marché Sandaga, après avoir déjeuné d’un plat de riz au poisson dans la rue. Nous cherchons une toile cirée pour la housse d’annexe, et il nous faudra l’assistance d’un flic en congé (qui nous a reconnues du CVD où il est garde), de deux rabatteurs et de pas mal de vendeurs pour dénicher l’entrepôt. Tous voulant leur commission, le patron intervient et nous payons le tarif « normal » (soit trois fois moins qu’annoncés par les intermédiaires...). Mission accomplie, nous retournons dans le marché acheter quelques noix de cola (souvenir du Mali, vantées pour leurs propriétés énergisantes) et des pantalons de toile (ici les femmes ne montrent pas leurs genoux, et il fait un peu chaud pour nos jeans hollandais). Epuisées par le bruit et les marchandages incessants nous réussissons à trouver le bus du retour (ligne 41, direction Capa) et nous réfugions à bord.
La Gare

Saltimbanque mouillé devant Gorée
Prochaine sortie, direction le calme d’une petite île quasi-déserte à 5 km dans la baie. Il s’agit de Gorée, l’ancien comptoir tant disputé entre les puissances européennes, où le temps s’est endormi sur les demeures du 17è siècle. On y va avec Saltimbanque, pour la beauté du geste. Le port est minuscule. La jetée sud est réservée au ferry, et la jetée nord en piteux état n’est pas équipée en bollards. Nous ressortons mouiller à l’extérieur de la jetée sud, par 5m sur du sable de bonne tenue. Mouillage rouleur et exposé au vent de N et d’E, heureusement que c’est une journée calme.... Un habitant nous confirme plus tard qu’il est possible de mouiller dans le port.
L’eau est tellement claire qu’on commence par s’y jeter, sous prétexte d’aller voir la pioche (impeccablement posée sur le sable), en réalité frustrées de baignades par quelques jours dans l’eau sale de Hann. La coque est sale ! Des pousse-pieds apparaissent même sur l’arrière, promptement arrachés par nos doigts agiles et maintenant entraînés (voir le chapitre « dégustation de pousse-pieds à Camariñas, ou la gastronomie galicienne »).
A terre, une fois dégagées des assauts des chasseurs de touristes qui rôdent sur le port, nous profitons des ruelles bordées de demeures coloniales et des placettes ombragées où s’élèvent de superbes baobabs. Nous visitons le Musée de la Femme, et la Maison des Esclaves bien sûr. En ce haut lieu de l’île d’anciens cachots ont été reconstitués, ainsi que la porte qui aurait servi à les embarquer vers les Amériques. L’île est toute petite et très agréable, les activités touristico-artistiques y fleurissent (relativement) harmonieusement au milieu des témoins d’une splendeur passée. Une journée y suffit cependant, et nous retournons « à la maison » du CVD avant la tombée de la nuit.
Le petit port de l’île, de la place pour deux pirogues et un parasol
 
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05 au 10 Novembre : le Siné-Saloum (193 M)
Après quelques hésitations, nous décidons d’aller quand même faire un tour dans le delta du fleuve Siné-Saloum. L’endroit est réputé très sauvage et calme, mais il se trouve à 65 miles sous le vent de Dakar, la route est parait-il barrée par les casiers et filets de pêcheurs, le courant atteint 4 nœuds dans la rivière et les bancs de sable bougent tellement qu’on est sûres de s’échouer. Bon super, on part quand ?
Réponse, à 23h afin d’arriver de jour et avec le courant dans la passe... La navigation dans ce sens-là (au portant...) se passe très bien. Nous tirons un premier bord au large pour éviter les fameux filets et fonçons sous voile d’avant seule un peu enroulée, poussés par un alizé puissant. Une plateforme et quelques chalutiers plus tard, le jour se lève, le vent tombe et refuse, nous faisons route directe sur l’entrée au près serré puis au moteur. A environ 4-5 miles de la côte seulement commencent les fameux casiers, à partir de la sonde des 10m. Il peut en effet y avoir des concentrations impressionnantes de casiers qu’il vaut mieux contourner. Par contre nous n’avons vu aucun filet. Nous arrivons pile à l’étale dans la nouvelle passe du Saloum, à présent parfaitement balisée.
La nouvelle passe est bien balisée : un couple, puis rouge, vert, rouge, vert, rouge et un dernier couple – vous y êtes !

Les berges du Saloum : palétuviers, palmiers et baobabs au lointain
Une fois dans la rivière, le vent s’établit faiblement à l’ouest et nous remontons la rivière au portant poussés par le courant de marée montante. Celui-ci ne dépassera pas les 1,3 nœuds (nous étions en mortes-eaux, coeff 55). Les rives sont basses, couvertes de palétuviers vert vif. Parfois un baobab ou un palmier émerge nous rappelant que nous sommes bien au Sénégal et non dans les eaux intérieures hollandaises.
A la tombée du jour nous entrons dans un bolon où un autre voilier est déjà mouillé, c’est l’assurance d’y trouver du fond mais c’est moins tranquille. En cette veille de Tabaski (la fête du mouton pour les musulmans), le village tout proche de Guirnda assure l’ambiance musicale à force de bêlements furieux. Le lendemain à 10h nous n’entendrons plus rien, pauvres bêtes... Nous passons tout de même une bonne nuit calme au ras des palétuviers.
Lever de soleil sur le village de Guirnda

Envol de pélicans
Le lendemain réveil à 6h, nous voulons partir à l’aube pour aller à la rencontre des oiseaux de l’île de Ndar 3 miles en amont. Nous mouillons au bord de l’île par 8m de fond et gonflons l’annexe pour se faufiler au plus près des palétuviers qui couvrent entièrement l’île. Les premiers oiseaux que nous voyons sont, excusez du peu, des pélicans ! Ils s’envolent mollement au passage de notre annexe. La rive est de l’île (côté chenal) n’est pas très peuplée mais sitôt passé rive ouest, ce n’est que piaillement et envolées de grues, hérons, spatules aux jambes de flamants roses, cormorans et des espèces d’ibis blancs et noirs au bec long et fin recourbé vers le bas.
Nous coupons le moteur de l’annexe et continuons à la pagaie. Les palétuviers s’éclaircissent, nous nous faufilons à l’intérieur de la mangrove. Sur les racines de ces plantes aquatiques on trouve une multitude de crabes de 5 à 10 cm de diamètre. On y trouve aussi des crocodiles paraît-il (heureusement ils ne sont pas de sortie aujourd’hui). Sous l’eau, toujours sur les racines des palétuviers poussent des huîtres grises (dites « huîtres de palétuvier », A.O.C) qui s’épanouissent à merveille dans l’eau saumâtre du Saloum et sont délicieuses !
Au cœur de la mangrove...

Le mouillage de Djifere à l’entrée du Saloum
Nous retournons au bateau à l’heure de la renverse de courant et commençons notre redescente du fleuve (courant maximum observé 1,5 nœuds). Le vent est Est aujourd’hui, si bien que nous sommes toujours au portant, la vie est parfois bien faite... Il fait extrêmement chaud et nous avons hâte d’être à l’embouchure où l’eau est propre pour pouvoir se baigner. Nous passons Djifere, le mouillage le plus connu du Saloum. Ce soir les 25 bateaux du Rallye des Îles Du Soleil débarqueront, nous aspirons à plus de tranquillité et nous nous dirigeons vers le marigot de Gokhor, plus au sud vers le village de Dionouar.
D’après le « Cruising Guide for West Africa », la passe est difficile avec des fonds de 2m seulement. En suivant notre vieille carte de 1953 nous passons par chance pile dans la souille avec toujours au moins 4m de fond : en venant de l’entrée du Saloum, se diriger vers le sud, vers le couple de bouée verte et rouge (la verte est tellement rouillée qu’elle parait rouge, mais au moins elle est conique). Rester dans ce chenal profond jusqu’à la latitude 13°53,0 N. A ce moment faire cap au 30 degrés sur le fond. C’est l’endroit difficile à 4m de fond. Quand la mer change de couleur et déferle à environ 200m devant piquer sur la rive sud du marigot (de toute façon on n’a vraiment pas envie d’aller tout droit !), c’est une belle plage bordée de palmiers. Normalement les fonds remontent vite entre 5 et 6m, puis 7 à 8, ça y est nous sommes entrés dans le marigot.
Pour rentrer dans le marigot

Mouillage de rêve...
La berge est une magnifique plage de sable blanc bordée de palmiers et de palétuviers. Un site touristique y a d’ailleurs élu domicile mais on ne le voit plus quelques centaines de mètres plus loin. Nous mouillons face à la plage par 8m de fond dans un courant assez fort (1,5 nœuds). L’endroit est désert, en pleine nature, nous savourons pleinement ce moment privilégié.
Petite descente à terre à la nage, enfin dans l’eau ! Elle est tellement chaude qu’elle rafraîchit à peine, on a l’impression de transpirer en nageant vite à contre-courant. Douche d’eau douce chaude sur le pont au retour, puis petit apéro au soleil couchant... Rien que pour ces moments-là on ne regrette pas d’être descendues dans le Saloum... Dès qu’il fait nuit par contre on se réfugie à l’intérieur derrière nos moustiquaires, il y a quand même beaucoup d’insectes ici.
Coucher de soleil
Mais il faut déjà partir car la saison n’attend pas et le Cap Vert nous appelle. Départ à l’étale pour reprendre la passe. Nous sommes confiantes puisque l’aller s’est bien passé et qu’en plus la mer est haute cette fois. Prudentes nous allumons tout de même notre arme fatale : la carte numérique où on voit le bateau évoluer en temps réel sur l’écran de l’ordinateur. Laure guide Saltimbanque vers les sondes de 5 – 6m quand Camille à la barre s’inquiète : « 3m... 2m... 1m 50 !!!!! » Zut où est passé le chenal ! Un rapide transfert sur notre carte papier de 1953 : « hier nous étions plus au sud » confirme Laure. Alors on tente de rattraper le chenal de la veille sans aucune idée des fonds devant, tout doucement au moteur. Après 5 minutes trèèès longues où le sondeur oscillera entre 1m60 et 1m80 (la quille de Saltimbanque fait 1m50 pour mémoire...) nous retrouvons du fond... Comme quoi l’électronique c’est bien mais les cartes papiers et la navigation à vue c’est pas mal non plus.

Nous pensons que ceci est une carangue, en tout cas c'est très bon !
La navigation vers Dakar commence tranquillement, au près mais avec des caps proches du cap direct et un vent tranquille à 3 beaufort. Nous pêchons un poisson inconnu qui après recherches semble être une « carangue » (si des experts veulent bien confirmer !) En tout cas c’est très bon, au goût proche de la coryphène et à la consistance du thon, et la bête nous fera 2 bons repas !
A la tombée de la nuit le vent monte et atteindra les 20 nœuds. Saltimbanque se rappelle qu’il marche bien au près sous 2 ris foc comme en Mer du Nord ! Par contre le bateau est moins étanche qu’il ne l’était, les joints des capots ont dû jouer avec le soleil... Nous sommes donc un peu mouillées, mais bon il fait si chaud :o) Arrivés devant le CVD au petit jour, Nestor nous fait sa diva et refuse de démarrer (pas de courant au panneau). Bon pas grave, on mouille à la voile (c’est quand même plus élégant) et réessayons : le courant arrive comme si de rien n’était... Je vous jure si en plus Nestor devient lunatique où va le monde...

Nous voilà de retour au CVD pour faire les derniers pleins, lessives et formalités avant de partir. Nous quittons le continent, le prochain est à 2200 miles à l’ouest ; et sur notre route, les îles du Cap Vert...
 
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Vos messages:

Saltimbanque - 17/11/2011 12:20:46
A l'heure de cloturer notre grand jeu des 7 differences, il n'y a pas de gagnant... la réponse était: le génois est maintenant entièrement bleu et n'a plus de bande blanche (le voilier Diego l'a remplacée). Vous ferez mieux la prochaine fois ;-)
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Time to end our game of the differences: no winner this time. The answer was: the genua is now completely blue and has no white band any longer (replaced by Diego the sailmaker). Better luck next time!

cheers

la mamou - 16/11/2011 12:20:00
carrément changé la toile du taud ??

Les Saltimbanques - 15/11/2011 15:38:09
Indice pour le grand jeu des différences: la réponse se trouve dans la liste des travaux effectués à Dakar.
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A clue for the game "find what's new on Saltimbanque": we give the answer in the list of works we did in Dakar...

la mamou - 15/11/2011 13:38:25
bof !...
après comparaison avec une photo prise sous le même angle à PortoSanto.... rien n'est très évident...
et bravo pour votre traversée jusqu'au cap vert !!

Lily - 14/11/2011 22:45:11
Encore de quoi nous faire rever un bon moment. Faites bien attention a vous quand meme hein !
Gros bisous

Nadia - 14/11/2011 20:29:23
encore un récit et de belles photos pour nous faire rêver .... et le bronzage ! top ! ;-))))

à plus tard pour un moment de rêve ... bonne navigation !

SuDad - 14/11/2011 19:43:12
Moi moi, m'dame, je sais: au mouillage, Saltimbanque s'est paré de ses pavillons tibétains. Quelle classe! Ainsi êtes-vous devenues expertes en bricolage sénégalais... Vous pourrez -aussi- commettre un traité de bricolage international. Et puis, actualiser les cartes de 1953, voilà qui vous rendront les successeurs redevables. Jolie trace que vous aurez laissé là. Et Moussa s'en souviendra encore quand Saltimbanque repassera dans quelques années. Avant de tourner cette page de Dakar, on soupire d'aise. Ah ces couchers-levers de soleil!!! Ces pélicans, ces huîtres, ces couleurs!!! Allez, prochain arrêt, Cabo Verde. On s'installe. Le rideau va se lever. Merci.

mum - 14/11/2011 18:24:53
l'Aventure est partout dans le texte ,dans les photos ! vous lire est un plaisir INTENSE

la mamou - 14/11/2011 16:37:24
pour ce qui est de la modif de l'escale : je dirais l"échelle de bain soudée au tableau arrière ?

Kariine - 13/11/2011 00:47:14
Des fruits du baobaaaaaab ! J'en salive à vous lire !! Dommage qu'il faudrait de trop grosses enveloppes ;o)
Sinon, "très beau mouillage de rêve" dans le Siné Saloum. Avez-vous pu goûter les huitres de palétuviers ?

la mamou - 11/11/2011 15:34:02
article absolument féérique !!

il semble bien que votre poisson soit une carangue ,vraissemblablement une hippo vivant sur les cotes africaines (elles aiment les mangroves et les racines de palétuviers ....)
c'est un poisson très recherché , qui chasse en banc !
dans le pacifique , ces charmantes petites bêtes dépassent les 80kg : mais je pense que leur chaire doit en être moins fine ..
bonne nav , le vent océanique sera peutêtre moins chaud !


 
 
 
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