<-- Avant: Saint-Kitts & Nevis La suite: les îles Vierges Britanniques -->
Statia et Saint-Martin
 
-- 12 au 22 avril 2012 --
 
Ambivalences... Un rocher perdu en mer des Caraïbes, côté pile une réserve naturelle, côté face un dépôt pétrolier ! Et puis 1 île, 2 pays, 3 devises, 4 langues...

Plus de photos de Statia, et quelques-unes de Saint-Martin, dans notre page "Photos".

70 milles navigués
8463 milles parcourus depuis le départ
Nos escales :Saint-Eustache dite Statia : Oranje Baai (mouillage et coffre) – Sint-Maarten : Philipsburg (mouillage), Simson Bay (mouillage express) – Saint-Martin : Marigot côté lagon (mouillage), Marigot côté mer (mouillage), Grand Case (mouillage)
 
12 avril 2012 : White House Bay – Statia (25 M)
Il faut bien finir par quitter le magnifique mouillage de White House Bay et repartir à la découverte. Notre objectif du jour: Saint-Eustache, ou Statia pour les intimes, petite île volcanique hollandaise – en effet toute l’île a le statut de commune rattachée au Pays-Bas. Départ sous voile d’avant seule au portant dans 15 nœuds de vent, aaah ça nous rappelle notre transat aller... Le bateau avance bien, à plat, on fait du pain, on regarde le magnifique paysage que nous offre Saint-Kitts, très verte. Vue sur le volcan, puis sur Brimstone Hill, un fort classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

On quitte Saint-Kitts !
Une fois passée la pointe de l’île, la houle de SE créée par le vent vient croiser la houle E atlantique dont nous étions pour l’instant abritées. Oh la belle mer hachée, là on se croirait vraiment au milieu de l’océan ! On continue gaiement sous le soleil quand...

« Laure, dis-moi, il y a une épave dans le coin ?
_Euh, ça m’étonnerait, il y a 200m de fond d’après la carte !
_Alors viens donc voir ça ...»

« Ça », c’est une espèce de mât rouillé d’1m de haut et 30cm de diamètre qui émerge à 10m à peine à bâbord et qui, on en est sures, NE FLOTTE PAS ! Pendant 10 longues secondes on s’attend à heurter quelque chose, mais finalement on passe. Alors épave sur un haut fond mystère ? Ou gros objet flottant entre deux eaux et donc non soumis à la houle de la surface ? Nous notons la position et préviendrons les responsables du parc marin à notre arrivée à Statia. Apparemment les Coast Guards sont allés voir mais nous n’avons jamais eu le fin mot de l’histoire.

Et on approche de Statia !
Pour l’heure nous sommes toujours secouées par la houle et le vent se décide à tomber. Nestor vient discrètement nous appuyer et nous entrons en territoire Hollandais. Peu de similitude avec notre plat pays quitté il y a 11 mois : il fait beau, chaud, sec, la terre montre un sommet à 600m... Par contre le nombre impressionnant de pétroliers au mouillage devant l’île nous rappelle de bons souvenirs de Mer du Nord ! A notre surprise nous découvrons que Statia abrite un immense dépôt pétrolier, et on compte presque une dizaine de super tankers et de nombreux remorqueurs mouillés devant cette petite île de 20km sur 10 !
Nous entrons dans ce petit Rotterdam et mouillons entre les coffres sur fond de sable de 4m, derrière l’abri plus que précaire du quai des remorqueurs. La houle de SE entre en plein dans le mouillage et nous promet une nuit aussi rouleuse qu’en mer (c’est bon là, on n’a plus la nostalgie de la transat, faut arrêter maintenant la houle !!) La seule place à peu près calme est occupée par notre ami Richard sur son petit Sya bleu.
Rotterdam ? Et non, Statia, le « joyau historique » d’après le slogan touristique de l’île !
Descente à terre, première visite aux Douanes bien sûr, installées dans un préfabriqué. On sympathise brièvement avec un couple d’Anglais (Rocking Horse), et pour une fois c’est la nana du couple le chef de bord ! On remplit 2 formulaires, on paye 15 US$ au Port Authority et voilà. Visite ensuite au Marine Park : la zone est protégée et un droit de séjour de 10 US$ par jour est appliqué, qu’on soit au mouillage ou sur coffre.

Le fort Oranje, très bien restauré !
Une fois nos formalités accomplies nous partons découvrir la ville ! On tombe sur Richard et finissons autour d’une Heineken bien-sûr ! La ville s’organise sur 2 étages. La ville basse à flanc de falaise comprenait de nombreux entrepôts du temps où l’île commerçait avec tous les bateaux de passage. A présent il reste surtout des ruines en grande partie submergées, et quelques hôtels et centres de plongée. Un raidillon nous conduit la ville haute, sur la falaise. Là on découvre une petite cité au patrimoine extrêmement bien mis en valeur et aux habitants très sympathiques. Visite aux différents bâtiments de la ville : le fort Oranje, l’ancienne église, l’ancienne synagogue, on voit de nombreux réservoirs d’eau très anciens et autres témoignages du passé prospère de l’île. En allant au supermarché, Laure découvre que la caissière vient de Capelle aan de Ijsel, où elle a travaillé 2 ans avant notre départ, le monde est petit !

Vieille bâtisse aux volets tellement hollandais...

Ruine du clocher de la première église de l’île
De retour au bateau, on se déplace sur un coffre pour avoir plus de place pour éviter. Les coffres sont bien entretenus et celui-ci nous inspire confiance. On passe une bonne nuit bien bercées !
13 avril 2012 : Escale à Satia

Nos compagnons de marche pour cette rando (ils sont inoffensifs)
Statia par sa petite taille peut s’explorer uniquement à pied, parfait ! Départ de bonne heure donc et en route pour le sommet du volcan. 25 minutes de marche le long d’une petite route pour sortir du village, puis encore 25 minutes de marche dans de la forêt sèche pour atteindre le col. On croise de nombreux lézards, des chèvres bien-sûr, des poules un peu égarées, et de nombreux serpents !
Arrivées au col, on croise une « parc ranger » à l’américaine qui nous demande de payer le droit d’entrée dans le parc : 6US$ par personne :oS Là 3 pistes partent. Pourquoi choisir, on les emprunte les unes après les autres ! En route d’abord vers le sommet ! Le sentier est assez difficile (enfin nous on aime bien :o), de nombreuses pierres, et même un peu d’escalade ! Au point culminant de l’île, devinez quoi ? Et oui, comme d’habitude quand nous sommes en haut d’une montagne, le ciel est plombé, on n’y voit goutte, et 3 minutes après il pleut ! Voilà ça c’est fait, on aperçoit St-Kitts 10 secondes et on redescend sur les pierres glissantes... On admire au passage nos amis les énormes bernard-l’hermites de forêt, toujours aussi antipathiques !

Le cratère du Quill, le volcan de Statia
Second chemin, « panoramic view » : une petite ascension raide mais rapide nous amène sur un piton rocheux d’où – ce coup-ci – on voit toute l’île de Statia devant nous : OranjeStad, le village, l’isthme tout plat qui sépare les 2 massifs montagneux et l’énorme dépôt pétrolier ! Joli ! On voit même Saltimbanque !

Vue sur le nord de l’île depuis le sommet du volcan
Troisième sentier, on descend dans le cratère du volcan, encore à mi-chemin entre la marche et l’escalade sur de gros rochers verts de mousse. Une fois au fond, nous tombons en plein dans la forêt tropicale humide que nous aimons particulièrement : arbres à lianes, fromagers géants, tout est vert, ombragé, on en profite à fond car c’est sans doute notre dernière rando dans un tel paysage ...

Sisi, le chemin passe par là, puisqu’on vous le dit !

Laure est amoureuse des fromagers (c’est pas ça qui te donneras un camembert frais ici ! !)
Redescente vers la ville, il fait extrêmement chaud. On s’arrête toutefois cueillir quelques tamarins (fruit en gousse assez sec et acide) avant de rentrer à bord.
De retour au bateau on ne se fait pas prier pour sauter dans l’eau, il fait lourd, très chaud et sans vent. Le front de mer est réputé intéressant pour le snorkeling en raison des ruines de l’ancienne ville basse. Nous sommes toutefois assez déçues par les fonds, des grosses pierres certes, mais sans coraux ni grand intérêt, à part une vieille ancre et un vieux canon. Par contre les poissons sont énormes comme la pêche est interdite dans la réserve. On nage avec des perroquets, chirurgiens et même une tortue pas farouches du tout.
Retour à bord, ça devait arriver, le grain éclate et c’est l’averse tropicale. Pendant 2 heures le ciel versera ses litres d’eau tandis que l’atmosphère se refroidit doucement. Entre deux ondées nous parvenons à capter un signal wifi et prendre la météo. Le front froid que nous surveillions depuis quelques jours arrive plus vite que prévu et les vents sont annoncés forts : 30 nœuds de vent, 3 – 4m de houle, il serait imprudent de rester dans l’abri précaire de Statia et nous nous préparons à regret à quitter déjà cette chouette petit île...
 
 
Haut de page
 
 
14 avril 2012 : Statia – Philipsburg (33M)
Réveil très matinal et nous partons même avant Richard pour Sint-Maarten, la partie hollandaise de l’île de Saint-Martin. Le vent est annoncé autour de 10 nœuds au travers, mais en fait le temps est plus que calme... Nous nous faufilons entre les pétroliers puis mettons le cap au nord.

Saba, petit volcan perdu en mer des Caraïbes
Quelques heures plus tard, nous recevons un « Bulletin Météo Spécial » à la VHF, émis par le CROSS de Saint-Martin et annonçant des vents de 7b pour la nuit. Nous le traduisons en anglais pour Richard quelques milles derrière nous. En effet les bulletins météo des services français , pourtant très fiables et ponctuels, ne sont jamais diffusés en anglais, même aux Antilles où la langue majoritaire est l’anglais et en particulier à Saint-Martin où peu de gens parlent français. Encore plus inquiétant, les appels de détresse émis ou relayés par le CROSS français ne sont jamais traduits ! Comme dit notre ami hollandais, les français ne veulent donc être secourus que par des français...
Bon, il va falloir arriver avant la nuit... A bâbord l’île de Saba et son petit cumulus, à tribord l’île de Saint-Barth, tellement clââsse, mais noyée dans un gros grain aujourd’hui, devant Saint-Martin. Et nous sous voiles appuyées au moteur (ou serait-ce le contraire ??), nous maintenons un bon 4 nœuds de moyenne et entrons dans la Groot Baai de Philipsburg entre deux averses en début d’après-midi. Derrière l’impressionnant quai des paquebots (il y en a 3 et ça n’a même pas l’air bondé !), on trouve une zone de mouillage et quelques vieux pontons. On prend notre temps pour trouver un bon endroit pour passer le coup de vent à venir. 30m de chaine sur 3m de fond de sable d’apparemment bonne tenue, ça devrait aller.

Arrivée sur Saint-Martin
La pluie ne se calme pas et on prend notre courage à deux mains et un parapluie dans l’autre pour descendre à terre. Le bureau des douanes est fermé et nous n’avons pas trop envie de faire notre entrée dans le côté hollandais, car ensuite il faudrait faire la sortie etc... on fait donc la grève des formalités pour l’instant ! (On se rattrapera à Marigot, à la marina la Royale, 5 eur par clearance – les moins chers de l’île, disent-ils).
Notre tour en ville ne nous enchante pas franchement... Le front de mer est en plastique, à destination des passagers des 3 cargos qui vomissent leurs américains chaque jour, les rues derrières sont uniquement commerçantes, pas jolies, pas typiques. Ce Philipsburg là n’a absolument rien en commun avec le Philipsbourg d’Alsace, cher au père de Laure ! On se console autour d’un punch local avant de retourner à bord se préparer pour le coup de vent. Etrange sensation alors qu’il fait un calme plat de penser que le vent va se déchainer d’ici quelques heures...
De plus en plus hollandaises ces Antilles !
 
15 – 16 avril : escale à Philipsburg
La météo - pourtant très poétique ici car la VHF diffuse un bulletin « grand public » avec des vents en km/h et toutes sortes de métaphores pour désigner un nuage - avait raison, ça commence à souffler très fort, on installe le second mouillage par sécurité au milieu de la nuit. Au matin, pas question de descendre à terre. Alors on bricole un peu, on travaille sur le site, on constate que nos batteries chargent mal et passons pas mal de temps à mesurer diverses tensions entre elles et le panneau solaire avant de conclure qu’elles sont probablement un peu fatiguées... Au bénéfice d’une accalmie nous parvenons à descendre à terre le soir mettre le site à jour, au « 12 meters » bar, un yacht club a l’ambiance bien sympathique !

Et si, ce spot de rêve est interdit aux kites, même si il y en a déjà sur l’eau...
Après une nuit encore très ventée, les conditions se calment le lendemain et nous tentons une séance de kitesurf. Enfin le spot parfait à Galion Bay : assez de vent, une barrière de corail qui casse la houle et protège le plan d’eau, d’autres kiters qui nous prêtent leur super pompe pour gonfler l’aile à bloc, Laure est dans l’eau et fait le signe de lever l’aile. A la une, à la deux, à la....... attends que me veut ce gars en uniforme de « park rangers » ? Comment, la plage est interdite aux kiters ?? Mais il y a 12 kites dans l’eau, autant sur la plage et même un gars qui prend un cours ??!!! Ah c’est 500 dollars d’amende quand même ? Ah bah on va rester sur la plage alors :oS On est vraiment maudites, le kite et le voyage à la voile ne sont décidément pas très compatibles se dit-on alors qu’on parcours en sens inverse les 3 kms qui nous séparent de l’arrêt de bus le plus proche...
La virée aura tout de même l’avantage de nous faire découvrir un peu l’intérieur de l’île, extrêmement cosmopolite. Dans le bus on parle anglais a priori, mais notre voisine de derrière parle français, celle de droite hollandais, et la petite dame qui monte ensuite attaque directement en espagnol avec le chauffeur ! De manière générale, depuis que nous sommes dans les Antilles du Nord, plus proche de la sphère d’influence américaine et de la République Dominicaine, on croise de plus en plus de latinos.

Consolation du jour, un merveilleux steak frites au « 12 meters bar » le soir, de bœuf pour Camille, de thon pour Laure. C’est divin !
 
17 – 20 avril : Philipsburg – Marigot et escale technique (7M)
Le coup de vent étant enfin terminé nous pouvons reprendre la mer, à destination du lagon de Simson Bay, un immense plan d’eau fermé entièrement dédié à la plaisance, où le plaisancier trouve tout ce dont il a toujours rêvé pour son meilleur ami à voiles.
Départ matinal sous génois seul, navigation au portant sur au moins 4 M (ouh là là l’effort !) et nous mouillons à Simson Bay à proximité du pont levant, 4m d’eau, fond de tenue suffisante pour 15 minutes ! Nous y retrouvons Taoz, perdu de vue depuis Ténérife ! A 9h30 le pont ouvre et nous pénétrons dans le lagon. A droite une marina pour méga-yachts, et partout ailleurs : des bateaux mouillés ! C’est impressionnant il y en a partout, peut-être 2000 bateaux dans ce lagon par 2 à 3m de fond. On croise Sya qui a passé le coup de vent là sans problème.
Saltimbanque va passer sous le pont pour rentrer dans le plan d’eau intérieur, on a dit hollandaises les Antilles !
Un chenal indique la route à suivre pour garder au moins 2m d’eau au sondeur et nous passons ainsi la frontière entre la partie hollandaise et la partie française de l’île. Génial, des Pays-Bas à la France en 10 secondes, et sans Thalys en panne en Belgique, le rêve pour qui a commuté pendant 2 ans entre ces pays !! On continue jusqu’à Marigot même et mouille au bord du chenal juste avant la marina. Attention les fonds remontent vite en dehors des bouées et on se fait une petite frayeur en rasant la vase molle avec notre quille. Finalement on mouille par 2m50 de fond sur de la vase entre un québécois et un catamaran. Richard nous a rejoint en annexe (le moyen de transport de prédilection ici à Saint-Martin), on discute un peu, on se retourne pour vérifier notre position... tiens le cata a disparu ? Ah non il chasse, il est à 2m devant le bateau de derrière... Allez encore un cata de loc qui chasse, ce coup-ci personne à bord et nous essayons de limiter la casse avec l’aide du voisin québécois et des parebattes heureusement à poste sur les filières. Après avoir glissé contre 2 bateaux le cata chasse toujours, on est à 2 doigts d’appeler le CROSS quand un mec de la boite de loc arrive enfin... En tout cas cela vérifie bien l’adage : « ne JAMAIS mouiller sous le vent d’un cata de loc ! »

Le lagon de Saint-Martin, incroyablement bondé de voiliers !
Saint-Martin est pour nous surtout une escale technique, nous devons en repartir fin prêtes pour notre transat retour car tout sera plus difficile aux Iles Vierges. Après de nouvelles mesures de charge, nous sommes convaincues que notre panneau solaire fonctionne bien mais qu’il faut changer les batteries. On fait un peu de maintenance sur le moteur hors-bord (nettoyage de la bougie, vidange de la cuve du carburateur...), puis on s’attaque à Nestor. Nous avions eu la flemme de changer le filtre du préfiltre décanteur à Pointe-à-Pitre, mais il est vraiment sale et il va falloir mettre les mains dans le diesel. Première constatation : le boulon de démontage est complètement usé et le filtre est juste indémontable... Bon pas de panique, prévoyantes comme nous sommes nous avons un préfiltre entier tout neuf à bord. On dégage l’ancien, on monte le nouveau, tout se passe très bien, incroyable ! Y a plus qu’à purger le circuit et redémarrer le moteur Et là, c’est le drame... En purgeant le filtre fin, impossible de revisser la visse de purge, elle tourne dans le vide... Pas celle qu’on a déjà cassée à Point-à-Pitre il y a trois semaines on vous rassure, non, l’autre ! Mais là manque de bol c’est le filetage dans le filtre lui-même qui est mort, on ne va pas s’en sortir avec un boulon de rechange... L’ambiance est donc plutôt morose le premier soir à Marigot, comme la To Do List s’agrandit de manière exponentielle...

Le lendemain départ en bus vers la partie Hollandaise où l’on trouve les meilleurs accastilleurs. Certains font la route en annexe, d’ailleurs le parking de « Budget Marine » est prévu pour avec un ponton dédié à ses clients ! Le magasin est immense et les conseillers très efficaces. On se retrouve bientôt avec un seau tout neuf, du silicone pas encore séché dans son tube, un joint de rechange pour le capot avant qui fuit, et comble du bonheur, un filtre de Nestor tout neuf, on n’y croyait pas ! Et tout ça pour une somme très raisonnable comme les prix sont en dollars et hors-taxe (toute l’île a le statut de « Duty Free »)

Restent les batteries, on se tourne vers les magasins d’automobiles, qui vendent la même marque que les accastilleurs mais beaucoup moins cher. Mais à notre grande surprise il est super difficile de trouver une batterie de 50 Ah ! La capacité en Ah des batteries n’est pas du tout utilisée ici, ils ne parlent qu’en « cranking ampers », le courant maximal que peur fournir la batterie au démarrage. Ça demande un petit travail de compréhension et de recherche aux vendeurs, mais on finit tout de même par trouver de quoi remplacer nos batteries hollandaises qui ont du mal avec la chaleur ambiante et on retourne au bateau avec la solution à tous nos problèmes ! On passe l’après-midi sur Sya à tester notre récepteur BLU, puis on installe avec succès notre nouveau joint de capot avant. Ouais, on a enfin réussi à faire quelque chose qui marche !!!

Résumé des tâches de la matinée
Le lendemain commence par une mission lessive : 1 mois que nous ne sommes pas passées par la case laverie... pour plus d’efficacité on combine avec les courses au supermarché US Market en face de la laverie. Le soleil et le vent sèchent nos guirlandes de vêtements avant midi, on s’attaque aux batteries.
En plus des travaux, il nous faut faire les pleins pour la transat retour. Le diesel, c’est facile, il y a des stations partout, on amène les bidons en annexe et c’est fait. Pour le camping-gaz, c’est plus compliqué, il faut aller à la marina du Fort-Louis, qui n’a pas notre taille de bouteille... les bouteilles bleues « Campingaz » de butane, courantes en Europe, sont difficiles à remplir et échanger aux Antilles où le standard est le propane. Après quelques aller-retour et l’aide de quelques locaux adorables (la plupart des locaux sont très accueillants, surtout dans la partie française) on a aussi le plein de gaz, et un plan pour faire le plein d’eau chez Taoz au ponton pour le lendemain. On décide de sortir du lagon pour mouiller dans la baie de Marigot dans la belle eau turquoise. Le pont de Sandy Ground ouvre à 17h30, 2 miles un peu stressants au moteur qui fuit toujours (pas eu le temps de monter le nouveau filtre), la pioche tombe dans une foule de bateaux sur 3m de fond de sable, l’eau est magnifique, on peut enfin se laver :o) (ben oui on n’a toujours pas d’autre baignoire que l’océan autour...)
Il faudra deux aller-retours comme ça...
Les travaux continuent, l’installation du filtre se passe bien, les pleins sont finis, on va pouvoir souffler un peu... Tiens pourquoi notre diode témoin de charge de la batterie se met-elle à clignoter ?? Encore des mesures de courant, de tension, ici, là, et on finit par réaliser qu’un faux contact dans la connexion du transformateur 12V / 220V au niveau du régulateur du panneau solaire crée un bug général dans celui-ci... Pas de panique vous allez dire, on en a un de rechange à bord. Pour l’instant ça marche bien en trifouillant un peu les fils de temps en temps. Allez, on a bien bossé, on peut se détendre un peu le soir pour un bon dîner à bord de Taoz, en compagnie surprise des Ster-Vraz qui viennent d’arriver.
 
21-22 avril : Marigot – Grand Case (5M)

Au mouillage de Grand Case
Le lagon, de Simpson Bay à Marigot, est un univers complètement dédié aux bateaux : les marinas de luxe et commerces occupent le côté hollandais, des bateaux qui ne sont jamais repartis dont les capitaines travaillent dans les nombreux chantiers du côté français (le mouillage coûte 20$/semaine en Hollande, rien en France). La ville de Marigot s’organise autour de deux petites marinas, le moyen de transport le plus usité est l’annexe. Il règne une atmosphère de départ au mouillage de Marigot, comme à Mindelo de l’autre côté, c’est le bout du plongeoir pour la plupart des bateaux qui s’affairent et s’équipent avant de faire le grand saut. Une fois nos préparatifs terminés nous avons hâte de quitter cette fébrilité et de profiter des quelques semaines d’Antilles que nous nous sommes encore autorisées. Cap donc vers Grand Case, une petite ville à 4 milles au nord-est, balnéaire et détendue. La navigation est rapide et nous entrons dans une baie encore relativement vide (elle se remplira à grande vitesse plus tard dans le weekend) où nous choisissons une belle place sur 3.5m de fonds (sable et herbiers, ça tient bien !), pas trop loin du ponton des annexes.
Sitôt débarquées, nous nous dirigeons d’un pas décidé sous le chaud soleil de midi vers le grand supermarché US Market à quelques kms à la sortie de la ville. Grand choix de produits importés à prix plus ou moins raisonnables – mais on trouve tout ce qu’il nous faut pour terminer de remplir nos cales. Après un long retour à pieds sous le soleil, on apprécie d’autant plus le jus de fruit frais qui nous donne droit à la connexion wifi sur le ponton. Le soir, on déclare nos préparatifs achevés, ce qu’on célèbre immédiatement par une bonne pizza. (La petite ville de Grand Case a bâti sa réputation de capitale gastronomique sur les nombreux restaurants qui s’étalent le long de l’unique rue – en vain, car nous on veut une pizza !).
Tout doit rentrer !
Le lendemain dimanche on prévoit de ne pas mettre les pieds à terre. Le départ vers les Iles Vierges est calculé vers 17h, nous avons donc le temps d’aller saluer les habitants des rochers qui ferment l’anse à l’est. L’îlot est une réserve naturelle, mais pas la plage : pour le déjeuner nous tirons une petite sole tropicale (avec de jolis anneaux bleu fluo pour la différencier de ses cousines européennes).Rédaction du site et sieste, et peut être même encore un p’tit plongeon, puis ce sera l’heure du départ. Nous avons hâte de découvrir les Vierges à la beauté tant vantée, dernier petit archipel comme un cadeau bonus des Antilles avant la transat’ retour...
 
 
Haut de page
 
 
Afficher / Masquer les commentaires
Vos messages:

SuDad - 30/04/2012 13:02:24
Les couleurs, les cieux, les fonds sous-marins, les balades sur les volcans, les péripéties d'entretien, les superbes villages, les mouillages variés, les anecdotes, etc. Vous donnez le vertige. Evidemment, tout ça c'est du résumé, mais quand même, y'a pas de temps mort. Vous profitez à plein, pour notre plus grand plaisir. Vous êtes décidément des "bricoleuses" émérites. Que les dernières îles antillaises vous procurent encore bien des enchantements !!!

Eric & Sandrine - 29/04/2012 13:37:21
Super escales, les filles ! Attention aux poissons-chirurgiens: ça coupe !
J'adore la photo du cockpit avec le bidon d'essence en premier plan: archétype du bateau de voyage avec le linge qui sèche comme un camp gitan. C'est une de celles qui risque d'être la plus évocatrice de votre vie de vagabonds des îles sous le soleil...

Bonne route pour les BVI,
Biz

mum - 28/04/2012 17:16:30
vous arrivez à nous faire rever avec des actes de bricolage! merçi pour le superbe petit film trop fort d'entendre les glous _glous!

Sylvia - 27/04/2012 22:49:41
Heel goed voorbereid dames! Goed en veilig. Ik ben trots op jullie HSE prestaties. Beyond Goal Zero :-)

la mamou - 27/04/2012 09:02:12
yessss! un nouvel article !! ;-)
toujours aussi beau ... toujours aussi entrainant ... de notre ciel gris et froid , nous avons plongé directement dans l'eau turquoise et chaude ...
merci de nous faire "vivre" tant de belles choses !!

 
 
 
<-- Avant: Saint-Kitts & Nevis La suite: les îles Vierges Britanniques -->
 
 
 
Haut de page