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São Jorge et Terceira
 
-- 10 au 21 juin 2012--
 
On continue notre pérégrination aux Açores, sous un ciel toujours bien gris, au milieu des champs toujours bien verts. Transition entre les merveilles tropicales et le retour aux traditions d’Europe. Caprices de la météo qui se fait complexe pour nos préparatifs de retour…

Plus de photos humides dans notre page "Photos"

92 milles navigués
11 271 M parcourus depuis le départ
Nos escales : São Jorge Velas (marina) , Terceira: Angra do Heroismo (marina), Praia da Vitoria (marina)
 
10 juin 2012 : Horta à Faial – Velas à Sao Jorge (23M)
Voilà plusieurs jours que la visibilité frise le ridicule à Horta, c’est à peine si on voit le bout de la jetée. Notre ami Richard de Sya qui a fait la route la veille nous prévient : beaucoup de brume, et des effets de site générant des vents de 30 nœuds et plus sur le parcours… Réjouissant !

Au revoir Horta
9h du matin, on est déjà en ciré, prêtes à partir, quand un vieux marin nous interpelle sur le catway. Mais bon sang, c’est Roberto, l’Uruguayen de Porto Santo (voir notre article)! On s’échange les nouvelles puis on va faire un tour sur son bateau qui nous plaît beaucoup (c’est un Saltimbanque de 10m au lieu de 8, avec à peu près tout l’équipement dont on rêverait pour un prochain départ !). Décidément tout le monde se retrouve à Horta… et une boucle se boucle, une rencontre de notre première île nous salue au départ de notre (quasi) dernière… Avec tout ça, on ne part pas avant 10h du matin.
Tant mieux, la brume a eu le temps de se lever et on part sous un grand soleil ! On reste prudemment sous génois seul pour éviter de se faire surprendre par quelque accélération sournoise mais tout se passe bien. La mer lève un peu dans le canal de Faial comme le courant est contraire au vent, rien de catastrophique. La vue sur l’île de Pico et son volcan géant (le plus haut sommet du Portugal, 2351m) est magnifique.

On finit par renvoyer la GV car le vent refuse, on détangonne le génois, quelques petites accélérations pas méchantes le long de la côte escarpée de São Jorge. Il faut dire que quand le vent synoptique n’excède pas 10 nœuds, les rafales restent largement maniables.

Le Pico et son capuchon matinal

Arrivée au port de Velas (copyright Sya)
On arrive en baie de Velas vers 15h, le capitaine de port ne répond pas à la VHF mais nous fait des grands signes depuis la jetée. Ok ça marche aussi comme technique de communication ! « Welcome to Paradise ! Vous avez une place qui vous attend là, à côté de Sya, c’est un ami à vous non ? » Richard est là pour prendre nos aussières, puis les 3Gouttes deux places plus loin nous invitent pour le café à bord, les Ster-Vraz ne tardent pas à nous rejoindre, étrange sentiment que de se sentir en famille dans un endroit totalement inconnu !
La marina de Velas appartient au même consortium que la plupart des autres marinas des Açores. Le tarif est donc le même (10 euros/nuit pour nous), avec douches en plus (1,50 euros, le capitaine de port vous demande au moment de payer combien vous en avez pris). Les papiers se font très facilement à la capitainerie, les sanitaires (avec machines à laver) sont tout neufs et la petite ville à 2 minutes à pied offre toutes les commodités nécessaires !

Le soir même, les festivités de l’Esprit Saint, typiques des Açores en cette saison, continuent. On s’en doutait un peu comme notre arrivée avait été saluée opportunément par la fanfare de la ville ! On part avec les 3 gouttes assister à la liesse populaire des iliens. On finit par trouver la rue de la fête grâce aux fanions de décoration, mais nous constituons à nous 5 l’essentiel de la foule en délire… Bon on va dire qu’on est en avance on va commencer par une petite bière dans un café pas loin. Les Ster-Vraz nous rejoignent 10 minutes plus tard ayant tiré les mêmes conclusions que nous. Deuxième tentative, la fête bat son plein, il y a dix pèlerins et une fanfare. On essaye de rester 10 minutes mais il ne se passe vraiment pas grande chose et après avoir échangé trois mots avec la prof de français locale qui ce soir sert la bière et les sandwiches, on retourne dîner ensemble au café que nous venions juste de quitter. Finalement on a passé une très bonne soirée !
 
 
11 - 13 juin : escale à Velas
A Velas l’ambiance est tranquiiiille. Le port est tout petit (un peu moins qu’à Florès quand même), le capitaine de port extrêmement accueillant, et les quelques bateaux quasiment tous connus (l’escadre de notre atterrissage à Flores semble s’être donné rendez-vous ici). Mais les gens ne saluent pas dans la rue, signe distinctif d’une ville, et il y a quelques touristes non-voileux qui trainent dans le coin (signe distinctif de la proximité de l’aéroport de Horta !). Par contre niveau Cagarros (ou puffins cendrés en français), on est servies ! Le volume sonore à partir de 22H est impressionnant !
Cliquez pour entendre l’ambiance sonore sur ce charmant petit port

Tiens, des passants !
Et que font Camille et Laure quand elles arrivent dans une nouvelle ile? De la rando bien-sûr ! Première balade à l’ouest de l’ile : un bus nous dépose à côté de Rosais d’où nous partons pour aller voir le phare du bout de la pointe. Enfin voir c’est un bien grand mot… L’île de Sao Jorge est plutôt élevée et les nuages s’y plaisent bien : dans la brume on ne voit pas grand-chose. C’est sympa de marcher parmi les vaches quand même. Petit tour par le parc floral de Sete Fontes, ça devient de plus en plus vivifiant, on est contentes de retrouver l’abri du bateau.
Deuxième rando plus ambitieuse deux jours plus tard. La météo promet un ciel presque dégagé aujourd’hui… jusqu’à 600m d’altitude au moins. Malgré un lever très matinal pour attraper le seul bus, force est de constater que celui-ci ne passe pas à l’endroit indiqué par le maître de port :o( heureusement sur cette île l’auto-stop reste une valeur sûre : quelques kms plus tard nous montons entre les sacs de rando et le fusil de chasse sous-marine à l’arrière de la Kangoo des rangers qui s’en vont débroussailler une faja.
L’île de Sao Jorge, toute en longueur, ressemble selon les uns à un bateau pointant vers l’est, selon les autres à un brontosaure assoupi. Une série de volcans endormis en évoquent l’épine dorsale, encadrée par quelques kms de hauts plateaux découpés en petits pâturages et sillonnés par les rares routes. Puis un saut de 500m, une falaise couverte de verdure qui plonge dans la mer. A son pied de loin en loin, des « fajas », parties (à peine) moins abruptes dans les anciennes coulées de lave, ont été colonisées par d’intrépides cultivateurs attirés par un micro-climat chaud et humide, à l’abri du vent.
Une faja : (un peu) de terre plate au bas d’une (haute) falaise

Faja de Alem : « le temps ne peut faire contre nous… »
Le thème du jour est la découverte de ces fajas de la côte nord. Première descente vers la Faja de Alem, sentier de rando n°4 sur le site de référence trails-azores.com. 500m de descente à pic à travers une forêt de lauriers et de buissons fleuris, au flanc de la falaise d’où suinte l’eau en des dizaines de petits torrents. En bas, quelques bâtisses de pierres toutes soigneusement entretenues (même si la plupart semblent inhabitées) n’ont jamais vu passer de voiture. Les minuscules parcelles sont toujours cultivées par une poignée d’irréductibles. Pas d’animaux. Le sentier qui serpente entre les maisons traverse deux violents ruisseaux puis se heurte de nouveau contre la falaise. Et hop, c’est parti pour la remontée… 500m de nouveau sur un sentier de cabris. Au sommet, un câble plonge presque à la verticale vers la faja, la seule voie d’approvisionnement et de communication - des bouteilles de gaz attendent d’être livrées.
De retour sur la route du plateau nous rejoignons Norte Grande et le départ de la route de la Faja de Ouvidor. Contraste ! Cette faja, elle aussi 500m plus bas, est reliée par une route goudronnée. Un peu plus large et plus longue et plus plate, elle est surtout nettement plus développée ! Les anciennes petites maisons agricoles se sont transformées en villas de vacances. Un quai en béton orné d’un petit bateau de pêche et une grue constituent le « port » (dans ces îles les bateaux sont remontés au sec par défaut, où ils seront moins exposés à la houle à chaque coup de vent). Un pique-nique au pied du mini-phare plus tard, on reprend l’ascension vers le plateau.

Petit port de Faja de Ouvidor

Petit bateau de faja de Ouvidor
La troisième faja est un peu plus loin sur la route principale, on fait les 5-6 kilomètres qui nous en séparent en stop (là encore la deuxième voiture s’arrête, jamais plus de 5min d’attente) et c’est reparti pour la descente le long de la falaise, le long du chemin de rando n°6. Cette fois ce n’est pas une, ni deux, mais trois fajas qui s’alignent à touche-touche en bas au bord de l’eau. Les petits villages qu’on y trouve possèdent électricité et eau courante, grâce à des câbles et des canalisations plongeant littéralement à la verticale le long de la falaise. Une piste de terre les relie au bourg de Norte Pequene juste au-dessus. Tout est très propret, bien entretenu, on trouve également un petit « port-grue » entre les cailloux.

On remonte encore une fois la falaise jusqu’à Norte Pequene et cette fois on rencontre le bon bus qui nous ramène à Velas. Belle journée de rando sous le soleil (vive les micro-climats) pour un total de 1800m de dénivelé, dans les deux sens !

Faja do Mero

Un perroquet… rouge !
A Sao Jorge, on part à la découverte des fonds sous-marins ! Enfin Laure seulement, car Camille doit lutter contre un gros rhume doublé d’une allergie carabinée aux pollens européens… (c’est quand qu’on retourne sous les tropiques ???) Une fois vêtue de sa combinaison et de tout son courage, Laure s’immerge dans la baie de Velas, juste derrière le brise lame, le long de la falaise. Brrr, à 18°, elle est froide ! On reste toujours en mouvement, et de préférence en surface dans ces conditions. Un plaisir de retrouver les sensations d’être dans l’eau, et le spectacle vaut quand même largement le coup : curieux mélange de tropiques et d’Europe, les rochers dépourvus de tout corail et couverts de goémon abritent des poissons au profil familier : perroquets, labres, sergents majors, castagnoles, pagres… tout pareil que sous les cocotiers… mais ils ont changé de couleur ! Ici ils sont plus sombres, les flamboyants perroquets bleus méconnaissables avec leur robe bordeaux. Quelques très grosses murènes, un poisson à moustache inconnu, et des oursins fluo. Quelques photos et vite vite on retourne se réchauffer sur les pierres…

Finalement c’est encore sur les sentiers qu’on est le mieux, et on finit la journée par une petite balade sur le cratère local qui domine la ville.

Vue depuis le cratère
 
 
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14 juin : Velas – Angra do Heroismo à Terceira (53M)
La route est longue pour rejoindre la ville principale de l’île de Terceira, et nous devons partir tôt le matin pour y arriver de jour. Richard sur Sya a fait le même calcul et nous partons à 10 minutes d’intervalle au petit matin. La lumière sur le sommet de Pico est fabuleuse…

Vue sur le Pico
La route commence dans le canal étroit (10M de large) entre Sao Jorge et Pico. Le vent est alors perturbé par les reliefs environnant et change continument. Après quelques manœuvres nous partons voiles en ciseaux dans 10 – 12 nœuds de vent, salués par des dizaines de dauphins ! Nous sommes alors un peu plus rapides que Sya dans le petit temps
A la pointe est de Sao Jorge, le vent devient encore plus changeant, le courant forcit, le paysage est sublime. On longe une falaise de 300 – 400m de haut, un mur de verdure d’où plongent quelques chutes d’eau directement dans la mer, magnifique ! Tout au bout la roche prend des teintes de rouge et d’ocre si propre aux terrains volcaniques. Tout ça sous le soleil (sisi, ça arrive quand même quelques fois) !
Le long de Sao Jorge

Sous les voiles, il y a Saltimbanque (copyright Sya)
Une fois dégagés de Sao Jorge le vent fraichit au portant. 15 nœuds, puis 20, puis près de 25 à l’arrivée. Plus lourd avec son petit mètre de plus, Sya affiche au-delà de 15 nds quelques bons dixièmes de nœuds de plus que Saltimbanque… mais on reste tout de même dans un mouchoir de poche… Des Grampus (ou dauphins de Risso) nous gratifient de grands bonds hors de l’eau !
On approche d’Angra, la ville est située derrière la grosse colline du Monte Brazil. On se prépare aux rafales catabatiques qui ne manqueront pas de souffler juste sous son vent… Génois seul un peu enroulé, c’est parti, première rafale à 30 nœuds, puis pétole, puis rafale, puis pétole refusante, et là juste derrière, un tourbillon d’eau vertical, une rafale plus forte que les autres arrache la surface de la mer. On abat juste avant qu’elle ne nous tombe dessus, c’est court mais intense ! La seule fois où nous avions vu ce genre de petits « williwaws », c’était aux îles Désertas à Madère sur le cata de 45 pieds de notre ami Philippe. Son anémo indiquait alors des rafales à 42 nœuds.

Richard arrivé un peu avant dans la baie nous attend pour entrer dans le port et sommes dirigés vers des pontons à l’intérieur du bassin. Sya est amarré au ponton des petits voiliers, et nous de l’autre côté avec les zodiacs et autres pêches promenades. Hum…. Mais vous allez finir par nous le vexer, le petit Saltimbanque !!!!

Saltimbanque est à son aise avec les zodiacs
 
 
15-17 juin : escale à Angra do Heroismo
Angra do Heroismo se targue d’avoir été la première ville européenne d’outre-mer, ou encore mieux, la première ville du nouveau monde. Dès 1450 les colons repèrent cette baie plutôt bien abritée pour y fonder leur cité. Très vite elle deviendra une escale obligatoire pour tous les navires revenant des indes occidentales (comprenez les Antilles, on n’est pas très innovantes dans notre choix de route en fait…), chargés d’or et d’épices. La ville prospère donc, devient Espagnole un temps, puis retourne dans le giron Portugais. Avant d’être supplantée par Horta au 19ème siècle, Angra était donc le cœur économique des Açores.

Grandement détruite par un tremblement de terre en 1980, la ville joliment reconstruite est classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco, et ça se voit ! Tout est très propre (comme partout aux Açores d’ailleurs), les maisons sont peintes de toutes les couleurs au contraire de celles des autres îles qui sont plutôt blanches et noires, on compte pas moins de… 48 églises ! La balade dans la ville est très agréable, malgré l’humidité plus que perceptible… Un petit air de Funchal au jardin botanique, un autre de Lisbonne dans ces rues aux trottoirs décorés de pavés bicolores qui regorgent de cafés fort sympathiques, Angra est une grande ville où il fait bon vivre !

Une des 48 églises

Une des encore plus nombreuses terrasses
Le temps ne s’arrangeant pas, nous préférons l’option « musée » à l’option « rando ». Direction l’arrêt de bus, les écrans plats nous informent des prochains bus à venir, et l’écran tactile en 12 langues nous permet de confirmer l’itinéraire de notre bus, ses horaires etc. Incroyable, on n’a pas vu un tel réseau de bus depuis… euh… une vie antérieure. On s’installe donc dans un car tout confort pour une petite heure de trajet jusqu’à Biscoitos sur la côte nord.

Le temps est un peu plus sec sur le versant nord du volcan, parfait car le musée du vin où nous nous rendons est principalement en extérieur en fait. A peine passée la porte, un homme d’un âge certain nous tombe dessus : « vous parlez portugais ? vous êtes en bateau à voile, c’est merveilleux c’est merveilleux… » et il commence à nous raconter l’histoire de la vigne, de l’île, des Açores, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Tout ça en Portugais mais il parle lentement et avec des gestes pour qu’on arrive bien à suivre. La technique de culture de la vigne est très proche de celle utilisée à Lanzarote : les pieds de vigne sont enterrés dans la lave pour rester au chaud (37° de moyenne). Malgré tout, ça manque un peu de soleil pour faire du grand vin ici, seul le blanc pousse, et il était surtout consommé par les marins de passage ! Aujourd’hui (et beaucoup grâce aux subventions européennes), les Açores tirent encore quelques bouteilles de tinto et de vermelho assez particuliers. On apprend qu’à une époque ils produisaient surtout de l’alcool de patates douces destiné à fortifier le vin de Porto ! Une petite salle présente les outils antiques utilisés pour travailler la terre, en particulier des cordes en tendon de cachalot (nombreux chasseurs de baleine travaillaient dans les vignes en attendant qu’une cible soit repérée) !

Le Musée de la Vigne
Après 2 heures de concentration intense pour suivre tout ça en portugais, une petite dégustation est fort bienvenue. Pendant qu’on goute les différents vins, notre guide revient avec un énorme sac plastique pleins de citrons et un appareil photo. « Ce sont des citrons bios », probablement de son citronnier, il veut nous donner tout le sac d’au moins 5 kgs !!! « C’est contre le scorbut » qu’il plaisante. On négocie de n’en prendre que 4 ou 5… Ensuite il nous prend en photo et nous donne l’adresse de son blog ( http://bagosdeuva.blogspot.pt/2012/06/saltibanque-em-angra-do-heroismo.html)... Où nous apparaissons quelques jours plus tard. Un grand moment que cette visite !

Une tourada : un taureau et plein de gens autour
Une nouvelle heure de bus plus tard, nous voilà de retour à Angra. Pas de temps à perdre, on rejoint le quartier de la Concecao pour assister à une « tourada a corda », une tradition ici pendant toute la période des fêtes de l’Esprit Saint et des fêtes de la Saint-Jean. Ce n’est pas une corrida, ni une course de vachette, mais pas loin. Ça se passe dans la rue, les spectateurs sont à l’abri derrière les murs des maisons et de l’église, la rue est bouclée bien-sûr. Un taureau est lâché avec une longue corde au cou, contrôlé par une dizaine d’hommes en tenue impeccable (au moins au début) blanche et grise, chapeau noir traditionnel de circonstance : ils laissent l’animal courir ou le retiennent en fonction des dangers et des moments. Le but du jeu est de faire courir le taureau dans la rue et de jouer à se faire peur. Certains descendent de leur abri en hauteur pour se rapprocher de la bête, les autres plus prudents l’attirent en agitant leurs parapluies depuis le mur. Ce n’est pas très spectaculaire finalement, rien à voir avec les courses de vachettes landaises où les plus téméraires réalisent de vraies passes avec le taureau. Mais ce qu’on a apprécié c’est le côté purement « spectacle » et non corrida. Les gars en blancs contrôlaient vraiment bien leurs bêtes: à un moment le taureau s’est un peu emballé les obligeant eux aussi à sauter sur un abri en hauteur, son maître l’a regardé dans les yeux, mis la main devant lui d’un air de dire « tu te calmes maintenant », et le taureau instantanément s’est arrêté, regard soumis vers le sol. Impressionnant ! Malheureusement ça n’a pas l’air toujours le cas et nos amis de 3Gouttes nous ont raconté des scènes bien plus glauques vues sur une autre tourada. On se lasse toute de même assez vite, surtout sous une pluie torrentielle…
Le lendemain la pluie a le bon goût de s’arrêter momentanément et nous partons à l’ascension du « Monte Brazil », le petit mont à l’entrée de la ville. La balade est sympa, avec quelques chouettes points de vue et surtout un ancien sémaphore au sommet ! Il reste encore le mât de signaux et quelques planches expliquant les codes utilisés. La redescente s’effectue sous une petite bruine, entre les bruyants exercices militaires de la colline d’à côté et les familles venues pique-niquer en ce dimanche midi sur l’une des nombreuses aires avec barbecue qu’on trouve partout aux Açores.
Signaux du sémaphore
Le reste de la journée sera particulièrement peu active et se termine dans notre café préféré à regarder le match de foot Portugal – Hollande, au milieu des hommes, des femmes, des enfants, et même de ce couple de personnes âgées tirées à 4 épingles, veste, tailleur et maquillage, venu manger leur hamburger frites en regardant religieusement le match ! Le Portugal a gagné et se qualifie pour les quarts de finale de l’euro, ça klaxonne partout tandis qu’on déguste le plat local de viande mijotée dans un plat de terre cuite (Alcatra ça s’appelle) dans un petit restaurant du coin.

Au revoir Angra
 
 
18 juin : Angra do Heroismo – Praia da Vitoria (16M)
L’île de Terceira, fière de son histoire de glorieuses batailles, le clame dans ses noms de villes. Aujourd’hui nous quittons les héros pour rejoindre les victorieux, pour une petite nav truculente de 16M dans un vent n’atteignant pas 8 nœuds et sous un ciel gris plombé. On tire des bords au début à 2 – 3 nœuds avant de craquer et d’appuyer nos voiles au moteur. Le passage à proximité de la pointe sud-est de l’ile est très chouette, encore des roches très rouges et noires en-dessous des champs verts. On longe un « port » d’après la carte, mais ne voyons que des cailloux et des vagues qui éclatent… ah non en regardant bien, il y a une petite grue bleue au sommet d’un rocher, ça doit être ça !

Jolie côte de Terceira
Au bout de 4h de nav dont 2h30 au moteur on arrive à Praia da Vitoria. Le port est plein de bateaux attendant une meilleure météo pour partir, on retrouve Ster-Vraz, 3Gouttes et An Tarz. Un peu de négociation en portugais et hop, nous avons une place au ponton, merci Saltimbanque d’être aussi petit ! Mais nous ne sommes pas le seul petit-mignon ce coup-ci, Praia est le port d’arrivée du « Jester Challenge », une course au large Falmouth – Praia sur petit bateau (moins de 30 pieds) en hommage au célèbre Jester d’Adlard Coles.

Il y a d’autres raisons pour que le port soit plein : sa localisation bien-sûr, le bout du plongeoir pour les bateaux remontant en Europe Atlantique (les Méditerranéens partent plutôt de Sao Miguel), mais aussi son prix. Nous ne payons que 4,50 euros la nuit dans la catégorie 8-10m, incroyable ! Avec électricité, eau, internet compris ! Les douches coutent 1,5 euros avec savon et serviette, les lessives 5 eur... Les 3Gouttes ont également sorti leur bateau pour juste 55 euros le grutage (donc 110 euros l’opération totale). Bref, le bon plan des Açores !
 
 
19-21 juin : escale à Praia da Vitoria
L’escale à Praia da Vitoria est surtout destinée à la préparation du bateau en vue de retour vers l’Europe. Entre courses, bricolages, travail sur l’article, on visite rapidement la ville, mignonne mais rien de comparable avec Angra. L’hypermarché Continente à 10 minutes à pied est bien pratique, nos produits préférés : les fraises et les ananas, tous deux des produits locaux ! Toujours ce mélange des genres propre aux Açores…
On passe également de fort bons moments avec nos amis de SterVraz, 3 gouttes et Didier de An Tarz, entre match de foot et pique-nique improvisé sur le ponton. En fait ça aurait dû être un barbecue, mais l’aire de pique-nique est apparemment implantée sur un terrain militaire et nous devons dégager dare-dare… Pourtant elle est juste au bord de la plage... enfin... On termine même par une petite baignade... vite suivie par une douche bien chaude :-S
Pique-nique improvisé sur le quai de Praia
La météo n’est pas des plus confortables pour le départ, une ancienne dépression tropicale arrive sur les Açores, générant du vent de sud-ouest modéré à assez-fort. Ca va souffler, mais dans le bon sens. Cap sur l’Irlande (Dingle), enfin si la météo le permet. Sinon nous irons nous abriter ailleurs, à Skull, ou à Baltimore, ou à Kinsale, ou à Falmouth, ou à Camaret, ou à La Rochelle, ou à la Corogne, ou à Lisbonne, ou à Madère (euh, non là c’est un peu sud quand même…) Fin du suspens dans 10 à 12 jours, quand nous aurons navigué les 1000 - 1200M qui nous séparent de la vieille Europe.
 
 
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Vos messages:

Eric et Sandrine (JINGLE) - 02/07/2012 23:29:12
Bravo les filles et félicitations pour votre traversée!
Une bonne pinte dans un des pub près de l'embarcadère et zou vous pouvez dégagez en Irlande via les Scilly (ou l'inverse)...
Penzance, sans doute le port le plus glauque que l'on connaisse...
A bientôt !
E&S

Kariine - 02/07/2012 23:24:01
Bien contente de vous savoir arrivées. Saltimbanque bien amarré, un pub et une pinte plus tard, vous nous raconterez ce que ça fait de visiter la ville jumelée à Concarneau : l'air de rien on vous y voit revenir, petit à petit, vers notre Bretagne là :o)

saltimbanque par iridium - 02/07/2012 14:14:20
BIEN ARRIVÉES à PENZANCE,UK!!10J4H POUR 1236M :-) SOUS CIEL..TYPIQUEMENT ANGLAIS..


SuDad - 01/07/2012 10:29:49
Paraît qu'il y'a des plaisantins qui veulent faire le tour de la France avec des vélos ! Ridicule, petits-bras. Ca doit faire marrer Saltimbanque, après sa "petite" virée. Etes-vous allée montrer le présent chapitre de votre livre de bord au comité du tourisme des Açores ? De toute façon, vous aurez mis tout le monde en appétit, comme d'habitude. Si la météo n'est pas capable de vous sourire, rebroussez donc chemin. Vos descriptions vont devenir de plus en plus familières aux vieux européens que nous sommes. Serons sacrément contents de vous revoir. Bon vent vers la perfide Albion...

saltimbanque par iridium - 30/06/2012 20:50:07
3006 A 18UTC 47N34 7W58 5ND AU 35.5BFT TRAVERS&MER FORTE,AVONS ETRENNE PETIT FOC.VISONS PENZANCE,180M.SOLEIL,DAUPHINS :-)


la mamou - 29/06/2012 16:08:13
des nouvelles de saltimbanque:
TVB 45°33N 10°04W cap au 30

Sylvia - 28/06/2012 21:45:31
Welcome back to Europe girls!!! Nearly there :-)

saltimbanque par iridium - 27/06/2012 15:23:13
2706 13UTC 44N27 14W57 5ND AU 80.TVB,MER CALME & REPOS AVAN LA DEP KI NS FROLE CET NUI&DEMIN.PASSÉ 15W,ON RECOI F.INTER!

DAHU(Alain Cayenne) - 27/06/2012 00:11:17
un petit coucou revenue de la veille France pour la survoler pendant le championnat de france ULM (c'est beau aussi en l'air)mais je suis de tout coeur avec vous grosses bises

saltimbanque par iridium - 26/06/2012 18:21:24
26/06 16H 44N09 17W19 CAP AU 80. POS PREVUE JEUDI MIDI:45N 12W. QUE DIT PASSAGEWEATHER EN VENT ET MER? POUTOUX A BTOT CAMILLE.


la mamou - 25/06/2012 17:34:55
des nouvelles de saltimbanque :
TVB 43°16N 20°08W .
elles suivent la météo de près et font cap au 65 pour éviter le plus fort de la dep qui arrive .

Eric et Sandrine - 25/06/2012 10:29:28
Super météo , les filles !
Pour le thon, du jaune je vous ai dis, du jaune ! :)

saltimbanque par iridium - 24/06/2012 14:45:34
2406 12UTC 41N39 22W06 5ND AU 40.VT PORTANT MODÉRÉ+CIEL BLEU=TRANSAT ALIZÉS :-) LE PTIT PULL EN PLUS..ET TJS PAS DE THON :-( BIZ


Nadia - 22/06/2012 09:54:49
j'aime bien le com de la Mamou , la Bretagne est partout lol ....

bon retour !!!!

la mamou - 21/06/2012 19:46:20
c'est quand même très rigolo , cette architecture portugaise sous ce climat et cette flore bretonne ....

Dick - 21/06/2012 18:49:12
You've done a great job! Fantastic journey, you must be very proud of yourselves and little Saltimbanque!

la mamou - 21/06/2012 11:57:07
yes !! le nouvel article est arrivé !!

 
 
 
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